vendredi 29 août 2014

Rejet de la confiance au gouvernement : la moins mauvaise solution ?

Disons le d’emblée, si le paysage politique ne connaît pas d’évolution majeure d’ici aux élections présidentielles et législatives de 2017 ; celles-ci ne peuvent être que catastrophiques pour la gauche. L’actuel gouvernement a complètement discrédité l’idée même de solutions politiques de gauche ; et le Front de Gauche et les autres formations ne parviennent pas à apparaître comme une alternative crédible. Et je ne parle pas du risque d’un excellent score du Front National.
L’enjeu majeur aujourd’hui est « comment changer drastiquement le paysage politique pour éviter un scénario catastrophe en 2017» ? Le rejet de la confiance du parlement au gouvernement Valls 2 pourrait être la bonne réponse.

Aujourd’hui, il est acté que le gouvernement poursuit une politique « social-libéral » pour ne pas dire libérale tout court. F. Hollande a renié toutes ses promesses pour faire la « seule politique possible » selon lui, celle de la droite. Ce faisant, il entraîne le PS dans le discrédit dont il est victime. Et avec le PS, il entraîne l’idée même de solution de gauche au rang des utopies illusoires. Et si rien n’est fait d’ici là, aucun « droit d’inventaire » ne changera rien au discrédit dont souffrira le PS en 2017 .

On pourrait s’en féliciter si l’ « autre gauche », la vraie gauche plutôt, était en mesure d’apparaître comme une alternative crédible. On doit malheureusement faire le constat que ce n’est pas le cas. Le gouvernement et le PS entraînent toute la gauche, y compris celle qui se veut en rupture avec le capitalisme dans leur chute.

Mais si, les députés « frondeurs » du PS allaient au bout de leurs convictions et au lieu de s’abstenir – ce qui n’a aucune conséquence réelle – osait voter contre la confiance au futur gouvernement Valls 2, celui-ci n’aurait pas de majorité et serait contraint de présenter sa démission.
Ce séisme politique pourrait être la pierre de base pour reconstruire la confiance envers la « gauche ». Un tel vote des députés PS contre la dérive libérale de leur parti permettrait d’envisager la construction d’une majorité alternative, basée sur d’autres perspectives politiques : politique de la demande, relance, lutte contre les pouvoirs excessifs de la finance…
Jean-Luc Mélenchon appelait au début du mandat à la construction d’une telle majorité parlementaire. C’est aujourd’hui Pierre Laurent qui appelle à rassembler « toute la gauche » face à un gouvernement « qui quitte la gauche et mène une politique qui va à l’échec ».

François Hollande serait alors face à un choix : prononcer la dissolution de l’assemblée nationale ou accepter un autre premier-ministre pour mener une autre politique qui ait la confiance d’une majorité de députés de gauche. Une sorte de cohabitation au sein de la gauche.
Mais même si le président de la république s’entêtait jusqu’à prononcer la dissolution de l’assemblée, cette solution serait moins catastrophique que ce qui semble nous attendre en 2017. Avec une « opposition de gauche » suffisamment forte pour avoir fait tomber le gouvernement, il y’aurait les bases pour redonner confiance au peuple français envers une politique de gauche, qui ne soit ni le libéralisme de la droite, ni le populisme du FN.

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